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Passés en cinquante ans du statut de premier créancier mondial à celui du premier débiteur , les Etats-Unis ont parfois imposé leurs conditions aux marchés. Et les investisseurs ont été mis devant le fait accompli par la première puissance économique et financière mondiale. C’est en 1979, sous l’administration Carter, qu’intervint le plus grave incident à l’aune de son impact sur les taux. A trois reprises (26 avril, 3 et 10 mai), le Trésor américain ne fut pas en mesure de rembourser à temps trois emprunts du Trésor à court terme (moins d’un an, T-Bill) qui arrivaient à maturité pour un montant global de 121 millions de dollars.
Attirés par des rendements de 10 %, en théorie sans risque, de nombreux particuliers en avaient acquis. Ils durent attendre entre 7 et 20 jours avant d’être remboursés par le Trésor américain. Ce dernier prétexta des soucis administratifs, à savoir le déménagement des bureaux chargés d’envoyer les nombreux chèques aux Américains. Le succès avait été tel que ses services furent débordés avec des centaines de milliers de courriers à envoyer. A l’époque, la « paperasse » imposait son rythme. Il refusa d’indemniser les investisseurs dont certains entamèrent une action collective (« class action »). L’affaire alla jusqu’à la Cour suprême. Celle-ci reconnut qu’il y avait bien eu « un défaut de paiement du principal ». Mais elle donna raison au Trésor en vertu d’une forme d’immunité établie par un de ses précédents jugements datant de 1937. Il établissait qu’après un défaut, le gouvernement américain n’était pas tenu de payer des intérêts de retard.