Le pétrole passe sous les 90 dollars

Publié le 18 nov. 2022 à 19:10

Voilà qui devrait soulager certains automobilistes au moment où le gouvernement réduit les ristournes à la pompe. Les cours du pétrole ont nettement décroché ce vendredi : le baril de brent, référence européenne a perdu 3,5 % pour s’établir à 86,62 dollars. Même tendance pour le WTI, la référence américaine, qui a lâché 3,88 % à 78,47 dollars. Sur la semaine, le recul du brut avoisine les 10 % !

Bien que l’embargo européen sur l’or noir russe approche à grand pas, le marché s’inquiète de la demande chinoise. La recrudescence du Covid fait craindre de nouvelles restrictions sanitaires qui auraient un effet négatif sur la consommation de pétrole. Les cas de Covid en Chine ont presque atteint leur plus haut niveau depuis le début de la pandémie.

Craintes de récession

Au regain épidémique dans l’ex-Empire du milieu, il faut ajouter les craintes de récession, notamment aux Etats-Unis, et le resserrement monétaire. La hausse des taux de la Réserve fédérale américaine ralentit l’activité outre-Atlantique et pèse sur la demande en pétrole. Les tours de vis monétaire ont également tendance à faire grimper le billet vert. Comme le pétrole est libellé en dollars, l’importation de brut coûte plus cher ce qui freine aussi la demande.

Un peu plus tôt dans la semaine l’Organisation de pays exportateurs de pétrole (Opep) avait révisé à la baisse ses prévisions de croissance de la demande. L’agence internationale de l’énergie va dans le même sens dans son rapport mensuel sur le pétrole, évoquant une myriade de vents contraires : « la faiblesse persistante de l’économie chinoise, la crise énergétique en Europe, un dollar fort, tout cela pèse lourdement sur la consommation », explique l’institution.

En parallèle, l’offre devrait chuter pour le reste de l’année après avoir augmenté en octobre. Non seulement l’Opep et ses alliés ont l’intention de réduire leur production pour limiter les risques de surplus, mais en plus l’embargo européen sur le pétrole russe doit entrer en vigueur le 5 décembre prochain.

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Les traders des cryptos et du bitcoin pris dans la déroute de FTX

Publié le 19 nov. 2022 à 9:48Mis à jour le 19 nov. 2022 à 14:27

Après deux années euphoriques, 2022 a un parfum de déroute pour les traders des cryptos, du bitcoin et des NFT. Sur les 10 premiers mois de l’année, les fonds spéculatifs sur les cryptos ont perdu près de la moitié de leur valeur selon les différents fournisseurs d’indices. Le 8 novembre, quand le marché prit conscience du naufrage de FTX, ils perdirent 12 % en une seule journée selon NilsonHedge. Les performances des fonds ont été tellement mauvaises que la moitié des gérants de cette base de données ont arrêté de les livrer. De quoi augurer de fermetures massives de fonds cette année. Certains traders avaient parié sur le rebond des marchés en achetant des bitcoins et éthers juste avant le plongeon .

Jusqu’à la tempête déclenchée par la faillite de FTX , la volatilité avait chuté du fait de la réduction massive de l’effet de levier (endettement pour spéculer davantage). Avec la hausse des taux, les scandales, et les difficultés du secteur du prêt-emprunt de cryptos, les fonds et traders ont perdu accès à de telles conditions préférentielles en termes de liquidité. Avec moins d’argent à leur disposition, les stratégies à faible marge qui nécessite des volumes importants ne sont plus devenues rentables. Le regain de volatilité a toutefois peu profité à des fonds quantitatifs spécialisés.

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Après la faillite, le chaos des finances de FTX apparaît au grand jour

Publié le 19 nov. 2022 à 12:48Mis à jour le 19 nov. 2022 à 17:00

Comme un calendrier de l’avent. Chaque jour, depuis la faillite de l’entreprise spécialisée dans les cryptomonnaies FTX, c’est une nouvelle case qui s’ouvre, emplie de révélations sur les dessous plus que douteux de la société et les pratiques de son fondateur, le sulfureux Sam Bankman-Fried communément appelé par ses initiales « SBF ».

Vendredi dernier, FTX s’est placé sous le régime de faillite aux Etats-Unis, actant sa déroute après de sérieux doutes sur le bilan de sa plateforme d’échange Alameda Research. Depuis, son dirigeant, l’ange déchu SBF , se répand en excuses et en diverses déclarations sur Twitter, tentant de noyer le poisson. Mais de jour en jour, le scandale prend une ampleur impressionnante.

A tel point que la Commodity Futures Trading Commission (CFTC) américaine incite les lanceurs d’alerte à lui livrer le maximum d’informations en échange de millions de dollars pour pouvoir faire la lumière sur la gestion de FTX. De son côté, des membres du Congrès américain se disent prêts à interroger sous serment le fondateur.

. Enquête des autorités aux Bahamas

Dans le sillage du dépôt de bilan de FTX, les autorités des Bahamas, îles où sont domiciliés la maison mère du groupe et son fondateur, ont annoncé dimanche soir le lancement d’une enquête pour savoir si des fautes « de nature criminelle » ont été commises. Tous les actifs numériques de FTX Digital Markets ont été transférés vers un portefeuille contrôlé par la Commission des valeurs mobilières des Bahamas.

Une mesure prise alors que les fonds de FTX ont connu d’étranges péripéties. D’après le cabinet d’analyses en cryptomonnaies Elliptic, « 477 millions de dollars auraient été volés, tandis que le reste aurait été transféré dans un stockage sécurisé par FTX elle-même », un « cold wallet ». Aux Etats-Unis, la Security and exchange commission et la CFTC ont elles aussi ouvert des enquêtes.

. Gestion chaotique

Acculé, SBF a rendu son tablier vendredi dernier. Il a été remplacé par John Jay III , qui sera chargé de procéder à la liquidation de l’entreprise. Dans les documents remis au tribunal du Delaware, le constat fait par le nouveau patron est sans appel : « Jamais, dans ma carrière, je n’ai vu un échec aussi complet au niveau des procédures internes de contrôle de l’entreprise ».

La liste des manquements est longue : pas de livres de comptes appropriés ; messagerie du groupe non sécurisée ; utilisation de logiciels pour dissimuler l’utilisation des fonds des clients. Seules deux personnes, SBF et Gary Wang, le cofondateur de FTX, avaient accès aux actifs numériques des principales entreprises du groupe…

. Confusion entre les finances de SBF et celles de FTX

Mais les révélations ne s’arrêtent pas là. Le dossier expose ce qui ressemble de plus en plus à des détournements de fonds. On apprend que SBF se serait octroyé un emprunt d’un milliard de dollars auprès d’Alameda Research. Nishad Singh, responsable de l’ingénierie chez FTX et proche de la direction, aurait quant à lui bénéficié d’un prêt de 550 millions de dollars.

. Gouvernance douteuse

Les liens même entre les collaborateurs surprennent encore davantage. FTX n’a tenu aucun registre précis de ses employés. Il est à l’heure actuelle impossible de savoir le nombre exact de membres de chaque entité du groupe.

Il n’y avait pas non plus d’organigramme clair au sein des équipes. Toutes les discussions se faisaient via des messageries « chat » dont les messages s’effaçaient automatiquement au bout d’un laps de temps relativement court. De même pour les importantes décisions liées à la gestion de l’entreprise : il n’y a quasiment pas de traces écrites.

Le dossier remis au tribunal fait aussi état d’une gestion surprenante des notes de frais. Lorsqu’un employé demandait le remboursement d’une dépense, cela se faisait via un « chat », et les managers avaient pour habitude d’approuver les notes de frais par un simple emoji.

. Respectabilité achetée

FTX s’affichait fièrement comme la société « la plus réglementée » du paysage des cryptomonnaies. Un atout qu’il mettait en avant pour tenter d’attirer une clientèle institutionnelle. Mais plutôt que de soumettre des demandes de licences – processus long et aléatoire – le groupe a préféré acheter des sociétés déjà reconnues par les régulateurs. FTX aurait dépensé 2 milliards de dollars en « acquisition à des fins réglementaires » d’après les documents consultés par Reuters. En 2021, il avait acquis la société LedgerX, obtenant d’un seul coup trois licences de la CFTC.

FTX avait signé en début d’année, selon Reuters, une prise de participation dans la plateforme de trading électronique IEX Group. L’objectif était également de créer un contact privilégié avec les gendarmes de marchés afin d’obtenir des évolutions de réglementation favorables aux cryptoactifs.

. Enquête complexe

Malgré la mise au jour de nombreux éléments accablants, le volet judiciaire de l’affaire reste flou pour l’heure. Le siège de la société est domicilié aux Bahamas, un pays qui offre une réglementation plus clémente aux entreprises financières, et moins de garanties pour les clients.

Mais d’autres entités sont domiciliées aux Etats-Unis, et se sont placées sous le régime de faillite, sous le regroupement FTX. us. La séparation géographique de la société complique les investigations. Les conseillers qui supervisent la faillite ont demandé aux législateurs d’élargir la juridiction de la CFTC pour que celle-ci puisse agir si elle estime que les clients ont été affectés par les activités d’une entreprise située hors des Etats-Unis.

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Fin du partenariat entre Apple et Alma sur le paiement fractionné

Publié le 20 nov. 2022 à 10:00Mis à jour le 20 nov. 2022 à 10:52

Voilà une nouvelle qui tombe mal pour les consommateurs français à l’approche des fêtes de Noël. Apple ne propose plus de paiement en plusieurs fois sans frais dans l’Hexagone, ni sur son site Internet, ni dans les Apple Stores. Alors que la fintech française Alma avait signé fin juillet avec la marque à la pomme pour proposer ce mode de paiement de 3 à 24 mensualités sur certains produits comme l’iPhone, l’iPad, l’Apple Watch et les accessoires, ce service a brusquement pris fin le 18 octobre dernier.

Une facilité pourtant bien utile pour échelonner le paiement d’un iPhone, dont le dernier-né de la gamme lancé en septembre, l’iPhone 14, coûte au minimum 1.019 euros. Aucune des deux sociétés n’a souhaité s’exprimer sur les raisons de l’interruption de ce partenariat, moins de trois mois après sa signature.

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Un ancien « faucon » de la banque centrale allemande va présider Commerzbank

Publié le 20 nov. 2022 à 15:15Mis à jour le 20 nov. 2022 à 17:56

Annonce surprise à la tête de Commerzbank. L’ancien banquier central et conseiller économique de la chancelière Angela Merkel, Jens Weidmann, va prendre la présidence de la deuxième banque allemande. Le financier de cinquante-quatre ans, à la tête de la Bundesbank dix ans durant jusqu’en 2021, sera proposé en qualité de membre du conseil de surveillance à l’assemblée générale de mai 2023. Il « sera disponible », indique la banque, pour assurer sa présidence.

Au Conseil des gouverneurs de la Banque centrale européenne, Jens Weidmann s’est vu attribuer le surnom de « Monsieur Non » en raison de son opposition aux mesures extraordinaires de la BCE lors de la crise des dettes souveraines de la zone euro. Considéré comme un « faucon » partisan d’une politique monétaire restrictive, sa démission l’an dernier de la Bundesbank était intervenue sur fond de désaccord avec les orientations prises à la BCE.

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La cession du réseau américain de BNP Paribas ne devrait être finalisée que début 2023

Publié le 21 nov. 2022 à 18:14Mis à jour le 21 nov. 2022 à 23:32

Une vente aux dimensions hollywoodiennes. Il y a bientôt un an, le 20 décembre 2021, BNP Paribas annonçait avoir trouvé un accord en vue de céder son réseau bancaire basé en Californie, Bank of the West, à Bank of Montreal (BMO) pour 16,3 milliards de dollars . Sous réserve des décisions réglementaires, « l’opération devrait être réalisée formellement au cours de l’année 2022 », écrivait alors BNP Paribas… Mais le groupe table désormais sur une date ultérieure. Plus la fin de l’année approche, plus il paraît probable que cette vente ne pourra pas être finalisée avant les premières semaines de 2023.

La transaction attend encore l’approbation des autorités, sachant qu’au total trois grandes banques non américaines, dont BNP Paribas, ont décidé l’an dernier de céder leur réseau outre-Atlantique. A la mi-octobre, « un premier dossier a été approuvé par les autorités », a pointé Lars Machenil, le directeur financier de BNP Paribas en marge de la présentation des résultats du troisième trimestre aux analystes. « Nous sommes les prochains dans la file. Mais quand est-ce que ce sera exactement ? Je ne sais pas ».

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